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Bilan de la conférence Transmédias chez Cap Digital

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think digital

Mardi 13 avril avait lieu la conférence « Transmédias » chez Cap Digital. Avec Pascal Riché de Rue89, Philippe Jannet du Monde Interactif et Pierre-Etienne Pommier de Bubble. Pour les écouter parler du virage de la presse vers le transmédias,  une petite quarantaine de personnes avaient fait le déplacement.

Commençons par le commencement. Qu’est ce que le transmédia ?Le transmedialab propose la définition suivante :

– une histoire dont les chapitres sont diffusés sur différents médias (TV, Cinéma, Web, Mobile, …)
– chaque chapitre est conçu spécifiquement pour le media qui le diffuse (d’où la prise en compte de la participation quand on écrit le contenu pour le web)
– des points d’entrée multiples dans l’histoire sont proposés au spectateur
– chaque chapitre apporte un complément au précédent : ce n’est pas une répétition narrative de l’histoire d’origine mais une extension

– il est « canonique », c’est-à-dire qu’il se lit indépendamment de l’histoire d’origine

Mais bon appliqué à la presse ça donne quoi ? Encore peu de choses finalement à en croire cette conférence puisque les digressions ont été nombreuses. On peut toutefois découper cette conférences  en quelques grandes parties.

La presse et ses lecteurs

« Le courrier des lecteurs était le premier transmédias. C’est la première fois qu’une production non journalistique était publiée dans un média » P. Jannet

Le président du Monde Interactif (ancien des Echos) révèle ensuite qu’au début les journalistes des Echos recevaient les commentaires par mails. Ils s’en étaient plaints avant de le réclamer quelques années plus tard.

Quand on pense qu’aujourd’hui encore, dans peu de médias cette pratique est courante. Dans certains journaux de PQR, les journalistes apposent ainsi leur signature à la fin d’un article pour que les lecteurs puissent les contacter…. Peu de journalistes traditionnels se soucient de ce que pourrait penser les lecteurs du site

Sur Le Monde.fr, la présence des blogueurs et des invités n’est pas toujours bien acceptée par les journalistes du papier. Ainsi une séparation claire serait en projet entre le contenu des journalistes papiers, des journalistes web, des invités, des blogueurs, des experts…La hiérarchie ne se faisant alors plus sur l’importance de l’information mais sur la qualité supposée de son auteur.

Pourtant Philippe Jannet le reconnaît :

Parmi les 10.000 abonnés, nombreux sont ceux qui ont une expertise plus grande que les journalistes dans certains domaines précis.

Que dire du Post alors ? L’autre composante du monde interactif. « Pire que le reste pour les journalistes traditionnels. « 

Pascal Riché raconte ses début sur son blog lors de la campagne US en 2004. Une révélation (pour les nostalgiques, c’est ici) au niveau du contact permanent avec la communauté.

Pierre Haski et Laurent Mauriac menaient alors les mêmes expériences de leurs côtés. Une période quasi-fondatrice pour le concept de Rue89.

Pierre-Etienne Pommier de Bubble présente lui deux projets collaboratifs.

  • Télévoisins, une webtv collaborative alimentée par le contenu des habitants d’un quartier.
  • Urbanfeed , un agrégateur de contenus et une plateforme de blogs d’information locale.

C’est aussi pour l’ensemble des journalistes, une véritable en question sur le type de contenus qui fonctionne sur Internet. On savait déjà que le papier qui avait le mieux marché sur 20minutes.fr concernait la mort de Super Nanny, on a appris ce soir que aux Echos.fr, c’est la critique du film « Bienvenue chez les Ch’tis » (note : du temps ou Philippe Jannet y était encore soit de 1996 à 2008).

Enfin, il y a une véritable opposition de style dans le rapport à la communauté entre le Monde et Rue89. Le premier effectue une modération à priori et ferme les commentaires dès que le sujet commence à mal tourner. Le second préfère tenter de juguler les débats quitte à y passer de nombreuses heures comme pour le conflit israélo-palestinien. Par ailleurs les journalistes n’hésitent pas à participer à la conversation.

Le modèle économique de la presse

C’est sans aucun doute la question qui fait mal ces jours-ci surtout du côté du Monde alors que son indépendance semble remise en question. Pascal Riché ne s’est d’ailleurs pas privé de quelques piques concernant « Rue89 qui développe un modèle destiné à préserver son indépendance. »

Philippe Jannet évoque la difficulté que peuvent avoir certains sites à monétiser leur audience. Un cas déjà évoqué pour le Post à l’audience trop éparse pour les annonceurs. De plus, il précise que le nombre d’abonnés permet de vendre les espaces publicitaires plus cher.

Il évoque ensuite les projets du Post : le développement d’un modèle économique proche de celui de Rue89 basé sur la multiplication des sources de revenus. Sans aller jusqu’à la création de sites ou à la formation, ils vendront entre autres des tee-shirts….

Enfin, pour le président du Monde Interactif, la clé est la différenciation. La marque « LeMonde » est une force et doit être mise en avant. « Parfois, j’arrive sur des sites, je ne sais pas ou je suis… »

Pascal Riché précise :

Ce n’est pas le web qui est la raison de la mauvaise situation économique de la presse, celle-ci voit ses ventes baisser depuis 1920.

(Quelques chiffres)

Google c’est le mal

Si les 3 étaient bien d’accord sur un point c’est celui-là. Ils n’ont eu de cesse pendant quelques longues minutes de dénoncer le géant américain.

« Le Monde Interactif à payé plus d’impôts que Google en France en 2009″ explique ainsi Philippe Jannet.  Ceci grâce à une « évasion fiscale », très bien expliquée ici. « Google déclare 40 millions  de revenus en France sur les 800 millions qu’ils font. Le reste est déclaré en Irlande qui taxe beaucoup moins ».

Après la guerre Google/ Murdoch qui fait du bruit, deux patrons de presse français lèvent ici un pan du voile sur la situation locale.

L’iPad c’est compliqué

Alors que la sortie du nouveau gadget d’Apple est sur toutes les bouches, les médias français sont sur le pied de guerre pour sortir leurs applications. LeFigaro.fr la lancera au moment de l’arrivée de l’iPad en France, alors que celle du Monde.fr est déjà sur le marché. Décriée comme étant un simple pdf, il ya quelques jours, Philippe Jannet a profité de la conférence pour se défendre.

Il est difficile d’investir sur un marché dont on n’est même pas sûr qu’il existera. Considérez cette application comme une V1. Ensuite il nous faudra trouver comment vraiment la différencier du site afin qu’elle ait un intérêt.

Par ailleurs, il évoque sa « peur » en voyant le contenu que proposent gratuitement AP et Reuters dans leurs applications.

Un projet de liseuse commune avait apparemment vu le jour entre différents groupes de presse français afin de mutualiser les coûts et de proposer une offre globale aux lecteurs. Toutefois, au moment de choisir les prestataires, les groupes n’ont pas pu se mettre d’accord d’où la naissance de multiples applications.

Un membre du public évoque l’histoire de Hachette et appuie l’idée d’une collaboration.

C’est le nombre d’internautes qui fait la rentabilité. Il faut une maison commune de la presse pour les futurs 30 millions d’internautes français.

Le webdocumentaire

Avouons-le c’est la partie qui m’intéresssait le plus dans cette conférence. Les intervenants semblent tous intéressés dans le domaine même si Pierre-Etienne Pommier s’interroge :

Le webdocu n’est-il pas une niche de luxe ?

A voir les chiffres alignés par les participants (tant sur l’estrade que dans le public), on peut s’interroger : « entre 3000 et 20000€ pour un webdocu ».

J’avoue avoir été surpris par ces chiffres. Si une partie peut s’expliquer par les coûts de transports, de tournages…cela reste très important. Je prends l’exemple de ce que je suis en train de boucler sur Wix : 2 jours de tournage, 4 à 5 jours de montage. L’ensemble en solo. Alors certes, je ne pense pas que j’approcherais la qualité des webdocus réalisés par des équipes dotées de budget pareil.

Pour autant, doit-on nécessairement faire appel à une équipe de développeurs à chaque fois alors que de nombreux outils permettent de construire une architecture intéressante très simplement ? Je n’en suis pas convaincu.

Un coût donc qui pose aussi des problèmes de réalisation dans la situation actuelle.

« Les webdocus n’ont pas de modèle économique mais je pense qu’avec la publicité comme pour la vidéo il y a une solution » explique Philippe Jannet.

(un concept qui porte un nom qui m’échappe pour l’heure, mais ça reviendra..)

Il précise aussi que si l’on devait chercher un modèle économique pour chaque article, on ne s’en sortirait plus et qu’un webdocumentaire comme Africascopie a atteint les 200.000 visionnages.

Tant Rue89 que LeMonde.fr prévoient de coproduire ou produire des webdocumentaires dans l’année à venir. LeMonde.fr a même un budget décidé en 2009 qui « ne s’élève pas en centaines de milliers d’euros, mais reste important » et permettra de produire/financer plusieurs webdocumentaires dans l’année.

Jannet évoque aussi deux projets en cours du côté du Monde.fr

Retrouvez le live-tweet.

Retrouvez le bilan de la conférence sur le story-telling digital.

Prochaine conférence le 27 Avril :  le projet “Prison Valley”, avec Alexandre Brachet

(Note : ce billet ne se prétend pas exhaustif. C’est ce que j’en ai retenu. Par ailleurs, si vous notez des erreurs, n’hésitez pas à le signaler. )


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